Biographie du groupe rock Jefferson Airplane !!!
Jefferson Airplane
Jefferson Airplane est un groupe de rock américain issu de San Francisco, et l'un des précurseurs du mouvement psychédélique. Il est rattaché au San Francisco Sound.
L'expression « Jefferson airplane » est aussi de l'argot anglo-saxon désignant l'utilisation d'une allumette usagée pour tenir un joint de marijuana lorsqu'il est devenu trop court, afin de ne pas se brûler les doigts. Une légende urbaine prétend que c'est l'origine du nom du groupe. Cependant, selon Jorma Kaukonen, membre du groupe, le nom a été inventé par l'un de ses amis (Steve Talbot) lorsqu'il était à Berkeley, en référence à l'un des pionniers du blues : Blind Lemon Jefferson.
Le groupe est entré au Rock and Roll Hall of Fame en 1996.
Formation
Le groupe fut formé sur la côte ouest des États-Unis pendant l'été 1965, durant ce qui fut appelé le « boom folk » de la baie de San Francisco. Marty Balin, le chanteur, forma le groupe avec un autre musicien folk, Paul Kantner, un guitariste blues, Jorma Kaukonen, une chanteuse jazz / folk, Signe Toly Anderson, un batteur, Jerry Peloquin, et un bassiste, Bob Harvey1. Leur musique était notamment inspirée par les Beatles, les Byrds ou encore the Lovin' Spoonful, et ils connurent un certain succès au Matrix Club.
Le groupe se produisit en public pour la première fois le 13 août 1965 au Matrix Club (San Francisco). Peloquin, musicien saisonnier, quitta le groupe après quelques semaines, notamment parce que les autres se droguaient. Il fut remplacé par Skip Spence. Leur son devint graduellement plus électrique, ce qui les amena à remplacer Harvey en octobre 1965 par un ami d'enfance de Kaukonen : Jack Casady. Peu de temps après, ils signèrent avec RCA et enregistrèrent l'album Jefferson Airplane Takes Off, sorti en 1966. La même année, Spence fut remplacé par un batteur jazz, Spencer Dryden, et Anderson par la chanteuse Grace Slick, alors membre d'un autre groupe de San Francisco, The Great Society. Le nom du groupe était alors abrégé « the Airplane » par leurs fans. Slick fut un apport important : sa voix contralto s'harmonisait bien avec la musique psychédélique du groupe, et dans ses bagages, elle apportait deux titres de Great Society : White Rabbit de sa composition et Somebody to Love de Darby Slick, guitariste de cette formation. Ce furent les deux premiers succès de l'Airplane.
Succès
Suite à leur participation au Monterey International Pop Festival en juin 1967, leur notoriété devint nationale. Ce festival présentait des groupes locaux (San Francisco, Los Angeles, Royaume-Uni) et était diffusé sur certaines chaînes de télévision nationales, permettant aux groupes de toucher un large public. Ils apparaissaient notamment dans certaines émissions comme The Ed Sullivan Show, enregistrées en couleur et agrémentées des derniers effets vidéos de l'époque. Leur célèbre interprétation de White Rabbit sur ce show est notamment remarquable pour l'utilisation avant-gardiste d'incrustation vidéo pour simuler leur lightshow psychédélique.
Jusqu'en 1970, la composition du groupe resta stable et cinq albums furent enregistrés. Le premier d'entre eux, Surrealistic Pillow (1967), comprenait deux morceaux devenus des classiques : White Rabbit (inspiré par le LSD, les champignons hallucinogènes, le Boléro de Ravel et Alice au Pays des Merveilles), et le vibrant Somebody to Love. On y trouvait également Embryonic Journey, solo de guitare acoustique de Kaukonen, réminiscence de l'influence folk, inspiré par les références de la guitare acoustique contemporaine comme John Fahey. Cet album eut énormément de succès, et atteignit la sixième place des charts américains, alors qu'au même moment y étaient classés Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band des Beatles, The Doors des Doors et The Piper at the Gates of Dawn de Pink Floyd. Il est considéré comme un des albums initiateur du Summer of Love, apogée du mouvement hippie à San Francisco.
Sorti la même année, l'album After Bathing at Baxter's montra encore davantage leur maîtrise du rock psychédélique. La célèbre couverture montre un dessin fantasque de l'artiste Ron Cobb qui représente la maison du groupe, transfigurée en machine volante façon Heath Robinson. Crown of Creation (1968) est un album parfois jugé transitoire, plus structuré que Baxter's, tandis que Bless Its Pointed Little Head (1969) immortalisait leur performance live au Fillmore (San Francisco) et au Fillmore East (New York). Conséquence de la désertion de la scène de San Francisco, le groupe sortit Volunteers (1969), leur contribution la plus politique. Le titre éponyme, We Can Be Together, Good Shepherd, et le post-apocalyptique Wooden Ships (une composition de Stills et Crosby) en sont tous des exemples.
La même année, le groupe joua au festival de Woodstock, le matin, à l'heure de la « morning maniac music », d'après Grace Slick. En décembre de la même année, ils jouèrent au concert gratuit organisé sur la piste de course d’Altamont en Californie. Les Stones étaient en tête d'affiche et le Grateful Dead aurait dû également jouer ce jour-là. Le concert fut gâché par la violence de la foule (Marty Balin fut mis KO pendant une bagarre avec les Hell's Angels, groupe de bikers initialement engagés par les Rolling Stones, pour faire la sécurité et payés en canettes de bière) et Meredith Hunter, un adolescent noir, sortit une arme pendant le concert des Stones et fut poignardé par les Hell's Angels, le tout devant les caméras. Cet incident est le point central du documentaire Gimme Shelter.
Balin et Dryden quittèrent le groupe peu de temps après. Les albums Bark et Long John Silver sortirent sous le propre label du groupe, Grunt, avec Joey Covington à la batterie et Papa John Creach au violon. Le groupe fut finalement dissous lorsque la formation Hot Tuna devint un groupe à plein temps pour Casady et Kaukonen. La pochette de l'album live Thirty Seconds Over Winterland (1973) représentant des grille-pain volants a acquis une grande célébrité, inspirant notamment l'économiseur d'écran After Dark.
Jefferson Starship
Pendant la période de transition, au début des années 1970, Paul Kantner enregistra l'album Blows Against the Empire avec son groupe qu'il surnomma Jefferson Starship, faisant ainsi apparaître ce nom pour la première fois. Le groupe comprenait David Crosby (de Crosby, Stills, Nash & Young), Jerry Garcia (guitariste du Grateful Dead), Peter Kaukonen, frère de Jorma, et d'anciens membres de Jefferson Airplane. C'est pendant cette période que Kantner officialisa sa relation avec Grace Slick ; leur fille China Kantner naquit peu après. Les musiciens du groupe célébrèrent la naissance de China avec Sunfighter, un album teinté d'environnementalisme, sorti sous les noms de Kantner et Slick. Un troisième opus sortira et bien que ne portant pas le nom de Starship, il en est sans aucun doute possible : Baron von Tollbooth & the Chrome Nun, de Grace Slick, Paul Kantner & David Freiberg. Dans la foulée, Slick enregistre son premier album solo, Manhole dont la première face est une composition de Grace qui devait servir de bande son à un film du même nom. On retrouve pratiquement la formation de Baron, plus Gary Duncan, ancien de Quicksilver Messenger Service.
En 1974, Jefferson Airplane renaissait officiellement en tant que Jefferson Starship, fondé par Kantner et Slick. Balin monta à bord à temps pour enregistrer le single Caroline pour le premier album de Jefferson Starship, Dragon Fly. La formation telle qu'elle était alors comprenait quelques rescapés : le batteur John Barbata et le violoniste Papa John Creach, ainsi que le bassiste-claviériste-chanteur David Freiberg (du groupe Quicksilver Messenger Service) et le guitariste Craig Chaquico. Elle fut la plus performante commercialement, bien que leur style plus conventionnel déçût certains fans. En 1975, l'album Red Octupus devient plusieurs fois disque de platine notamment grâce à la ballade travaillée de Balin, Miracles. Les deux albums suivants, Spitfire (1976) et Earth (1978) eurent également beaucoup de succès. Cependant, l'alcoolisme de Slick devint un réel problème qui provoqua deux concerts catastrophiques en Allemagne en 1978. Le premier soir, les fans saccagèrent la scène parce que Slick n'était pas montée sur scène. Le soir suivant, Slick, complètement ivre, choqua le public par des propos blasphématoires et des allusions sexuelles d'un bout à l'autre de ses morceaux. Elle quitta le groupe suite à ce désastre.
Fin 1978, le groupe désormais privé de Grace Slick enregistra Light the Sky on Fire pour le Star Wars Holiday Special, un épisode inédit de la saga qui se situerait, dans la chronologie de la série, entre les épisodes IV et V. Balin quitta ensuite le groupe, qui trouva un nouveau chanteur en la personne de Mickey Thomas (qui chantait sur le morceau « Fooled Around And Fell In Love » d'Elvin Bishop). Sa voix de fausset mena le groupe vers un son rock plus dur, comparable à Journey. L'ancien batteur de Journey, Aynsley Dunbar, avait d'ailleurs remplacé Barbata, blessé dans un accident de voiture.
Après la sortie en 1979 de Freedom at Point Zero (dont le single Jane est issu), sur leur album suivant, Modern Times (1981), Grace Slick revint pour une unique chanson : Stranger. Les albums Winds of Change et Nuclear Furniture sortirent respectivement en 1982 et 1984.
Starship
En 1984, Kantner, le dernier membre fondateur restant, quitte le groupe après avoir mené les actions légales nécessaires pour empêcher le reste du groupe de conserver le nom Jefferson. Il gagna le procès et le nom du groupe fut réduit à Starship. Freiberg, de plus en plus marginalisé par le reste du groupe, le quitta également.
En 1985, Starship sortit Knee Deep In The Hoopla avec un succès immédiat : deux titres classés numéro 1. Le premier, We Built This City, écrit par Bernie Taupin, Martin Page, Dennis Lambert, et Peter Wolf était inspiré par la station de radio KSAN-FM. Kantner critiquait ce morceau, qui fut par la suite qualifié du « pire morceau de tous les temps » par le Blender Magazine dans son classement des 50 plus mauvais morceaux. VH1 le qualifia également de « Titre le plus incroyablement mauvais » dans un classement équivalent. Le second numéro 1 était Sara. Pour la première fois, le groupe avait un titre numéro 1 (et même deux d'un coup) et l'album fut disque de platine.
En 1987 le titre Nothing's Gonna Stop Us Now fit partie de la bande originale du film Mannequin et fut numéro 1. L'année suivante c'était le tour du titre Wild Again dans le film Cocktail.
Au moment où sortit l'album No Protection, le bassiste Pete Sears avait quitté le groupe. L'album fut disque d'or notamment grâce aux hits Nothing's Gonna Stop Us Now et It's Not Over ('Til It's Over). Grace Slick quitta le groupe en 1988. Le reste du groupe, sortit Love Among The Cannibals en 1989 et l'aventure se termina finalement en 1990.